mardi 26 février 2013

LE SEXE ET LA TRANSMUTATION DU REGARD

Message pour les frères et les sœurs pour qui l’assouvissement du désir sexuel est tout de même plus urgent que d’obéir au désir de se transcender et de cheminer sur le Sentier !



Le chemin qu’il est convenu d’appeler Sentier et qui est le lent processus de la transmutation de soi est, conséquemment, le changement de notre regard sur le monde et donc celui du monde dans lequel on vit, même si les autres personnes ne vivent pas le même changement. La raison de cette individualité de la conversion est que le monde extérieur n'existe pas, il n’est une projection de nous-même, de l’état dans lequel se trouve notre mental et notre émotionnel. Nous sommes chacun le monde, un monde différent, et notre vision en est la réalité pour nous en fonction de ce que nous sommes. Et donc ce monde peut être l'enfer ou le paradis, selon la vibration dans laquelle se trouve notre conscience.

Le sexe n'échappe pas à cette ambivalence et peut être vu et vécu de deux façons.
Il peut être autant un tremplin vers l'immortalité, la joie et la réalisation de soi, qu'un moyen de s’attacher au monde de la mort et de la tristesse des plaisirs éphémères.
Ce peut être un moyen de s'appauvrir, s'affaiblir, en se déchargeant sur l’autre des fardeaux qu’on ne peut pas affronter soi-même, découvrir en soi-même. C’est alors une soupape de sûreté et, lorsque les partenaires sont dans cette même optique et pratique, leur jouissance, même simultanée, n’est pas « élevante » et ne permet pas de transcender le monde, de contribuer à changer le regard qu’on porte sur celui-ci en élevant sa fréquence vibratoire. C’est une pratique du sexe exotérique, dans laquelle l’accent est mis sur l’aspect « nettoyage émotionnel ». Ce n'est alors qu'une façon de se débarrasser de l’énergie d’eau en excès, dans laquelle les émotions inférieures sont stockées, au niveau du hara ou tan tien et du chakra racine.
Au contraire, dans la pratique ésotérique de la sexualité, nous permettons à l’énergie de remonter, sans la laisser partir par en bas. Cela nous amène à affronter notre monde émotionnel, en particulier les émotions négatives, dont nous n’avons pas conscience, mais qui continuent de nous influencer à notre insu, et qu’on appelle engrammes ou mémoires cellulaires, on pourrait les appeler karma, peu importe. Ces mémoires sont réelles et se créent au cours de notre incarnation qui autorise ce mal vécu à se produire et s’accumuler, en attendant de pouvoir être affronté plus tard.
Ce corps aqueux, contenant notre inconnu émotionnel, inscrit vibratoirement dans le réservoir de force sexuelle du bassin, pelvis, hara, dont l’aspect mental est situé au plexus solaire (ces trois étages constituant ce que j’appelle la "Maison Terre"), est parfois appelé aussi « corps de souffrance », car il contient justement tout ce qui ne nous plait pas en nous, nous fait mal, et que nous ne voulons pas ressentir. Il peut aussi être corps de plaisir, simplement, si nous ne sommes pas trop coupés de nous-mêmes, et selon l’importance des engrammes (qui ne font totalement défaut chez personne).
Il faut savoir que, quelque soit le niveau de la souffrance occultée en nous, le plaisir sexuel a cette particularité de la masquer et  l’évacuer par l’orgasme génital, par la diminution de pression énergétique, nous permettant ainsi d’éviter d’y faire face. Mais ce faisant, nous restons prisonniers de nos systèmes de défense et n’avançons pas beaucoup dans notre connaissance de nous-mêmes.
La sexualité compulsive consiste donc à se servir de la pulsion sexuelle pour évacuer ce monde gênant ; mais par ailleurs une grande quantité d’énergie physique est perdue (surtout pour les hommes par l'éjaculation), et en conséquence toute l’énergie que nous aurions pu transmuter (élever en nous, donc spiritualiser, accélérer en fréquence, pour construire le corps spirituel) est perdue avec.
La sexualité compulsive est donc un des principaux obstacles à l’évolution spirituelle. C'est une des raisons qui ont poussé les religions à encadrer sévèrement et même parfois diaboliser le sexe, pour amener les croyants à n'y pas consacrer toute leur attention et toutes leurs énergies, au risque de freiner leur maturation spirituelle.
Mais, quand on se trouve happé par le désir sexuel dans cette quête sans fin et ce puits sans fond, où notre âme risque de se trouver aspirée (et notre société favorise ce piège sous couvert de liberté et d'évolution des moeurs), comment sortir de ce mauvais pas?

La voie tantrique, lorsqu’elle est véritable et non seulement une étiquette pour rendre plus honorable une simple quête de plaisir sexuel et d'échanges de partenaires, offre un chemin qui permet d’élever les énergies, sans avoir à les refouler ou les combattre, et de les transmuter, précisément. S’en servir en les intégrant. Incorporer le petit œuvre au Grand Œuvre pour le renforcer, et non l’empêcher. Permettre que l’orgasme ne soit plus seulement vécu comme une évacuation des énergies négatives, en se servant du partenaire comme d'une poubelle pour accueillir et neutraliser notre mal vécu, mais aussi et surtout permettre que cet orgasme soit un échange d’énergies positives, capables de fortifier notre être spirituel.
On peut remarquer que ces deux processus peuvent être vécus simultanément et mélangés au cours d'une même étreinte, dans des proportions diverses.
Pour que l'orgasme ouvre à une véritable extase, permette l'ouverture de la couronne en grand, ne se cantonne pas au rôle d'élimination, il faut déjà pouvoir avoir travaillé sur le négatif, par quelque forme de méditation, de chi kung, ou toute autre travail, comme la bio énergie de Lowen, Reich, le yoga, pour affronter (donc ressentir, accueillir et transformer par l’énergie lumineuse de la conscience) les émotions négatives, sans avoir à évacuer l’énergie sexuelle. Cela peut aussi se produire de façon spontanée en dehors de tout travail préalable.
Il n’y a pas d’énergie sexuelle d’ailleurs en réalité, il y a une énergie, appelée souvent Qi, Chi, prana ou kundalini (qui peut revêtir de nombreuses formes et fréquences, l’apparence d’éléments différents, comme l’eau, le feu, etc.) et qui change de vibration et donc de fonction physique, émotionnelle ou psychologique selon l’endroit du corps où elle s’accumule et s’exprime. Naturellement cette explication est simplifiée : la complexité des interactions et modalités réelles des corps énergétiques est inouïe, et non sans doute explicable ni connue en totalité.
La méthode taoïste, telle qu'enseignée par Mantak Chia par exemple, permet la refonte et la transmutation des émotions négatives, la libération des engrammes et la cicatrisation des blessures émotionnelles anciennes. C’est celle que je préconise puisque je la connais, l’ayant pratiquée depuis plus de 20 ans, mais il y en a d’autres, comme je l’ai dit.

Une fois davantage ancré dans notre positivité, ayant éliminé les zones d'ombre, nous sommes à même de mieux percevoir les échanges énergétiques subtils entre le yin et le yang, (entre l’homme et la femme), d'une façon plus pure et plus claire, et surtout comme un moyen de se recharger et non de s’épuiser physiquement.
Et surtout, ce faisant, l’énergie peut acquérir un potentiel suffisant pour englober l’être entier, cœur et couronne inclus, de façon à ce que l’orgasme ne soit pas centré dans la zone génitale, mais global, à un niveau plus intérieur, moins relié à la matérialité, plus proche de l'âme, au niveau du cœur et/ou du troisième œil, ouvrant ainsi des perspectives extatiques de communion et de guérison entièrement différentes de ce qu’on peut ressentir lors de la sexualité pratiquée de façon exotérique.