Message pour les frères et les sœurs pour qui l’assouvissement du
désir sexuel est tout de même plus urgent que d’obéir au désir de se
transcender et de cheminer sur le Sentier !
Le
chemin qu’il est convenu d’appeler Sentier et qui est le lent processus
de la transmutation de soi est, conséquemment, le changement de notre
regard sur le monde et donc celui du monde dans lequel on vit, même si
les autres personnes ne vivent pas le même changement. La raison de
cette individualité de la conversion est que le monde extérieur n'existe
pas, il n’est une projection de nous-même, de l’état dans lequel se
trouve notre mental et notre émotionnel. Nous sommes chacun le monde, un
monde différent, et notre vision en est la réalité pour nous en
fonction de ce que nous sommes. Et donc ce monde peut être l'enfer ou le
paradis, selon la vibration dans laquelle se trouve notre conscience.
Le sexe n'échappe pas à cette ambivalence et peut être vu et vécu de deux façons.
Il
peut être autant un tremplin vers l'immortalité, la joie et la
réalisation de soi, qu'un moyen de s’attacher au monde de la mort et de
la tristesse des plaisirs éphémères.
Ce peut être un moyen de
s'appauvrir, s'affaiblir, en se déchargeant sur l’autre des fardeaux
qu’on ne peut pas affronter soi-même, découvrir en soi-même. C’est alors
une soupape de sûreté et, lorsque les partenaires sont dans cette même
optique et pratique, leur jouissance, même simultanée, n’est pas
« élevante » et ne permet pas de transcender le monde, de contribuer à
changer le regard qu’on porte sur celui-ci en élevant sa fréquence
vibratoire. C’est une pratique du sexe exotérique, dans laquelle
l’accent est mis sur l’aspect « nettoyage émotionnel ». Ce n'est alors
qu'une façon de se débarrasser de l’énergie d’eau en excès, dans
laquelle les émotions inférieures sont stockées, au niveau du hara ou
tan tien et du chakra racine.
Au contraire, dans la pratique
ésotérique de la sexualité, nous permettons à l’énergie de remonter,
sans la laisser partir par en bas. Cela nous amène à affronter notre
monde émotionnel, en particulier les émotions négatives, dont nous
n’avons pas conscience, mais qui continuent de nous influencer à notre
insu, et qu’on appelle engrammes ou mémoires cellulaires, on pourrait
les appeler karma, peu importe. Ces mémoires sont réelles et se créent
au cours de notre incarnation qui autorise ce mal vécu à se produire et
s’accumuler, en attendant de pouvoir être affronté plus tard.
Ce
corps aqueux, contenant notre inconnu émotionnel, inscrit vibratoirement
dans le réservoir de force sexuelle du bassin, pelvis, hara, dont
l’aspect mental est situé au plexus solaire (ces trois étages
constituant ce que j’appelle la "Maison Terre"), est parfois appelé
aussi « corps de souffrance », car il contient justement tout ce qui ne
nous plait pas en nous, nous fait mal, et que nous ne voulons pas
ressentir. Il peut aussi être corps de plaisir, simplement, si nous ne
sommes pas trop coupés de nous-mêmes, et selon l’importance des
engrammes (qui ne font totalement défaut chez personne).
Il faut
savoir que, quelque soit le niveau de la souffrance occultée en nous, le
plaisir sexuel a cette particularité de la masquer et l’évacuer par
l’orgasme génital, par la diminution de pression énergétique, nous
permettant ainsi d’éviter d’y faire face. Mais ce faisant, nous restons
prisonniers de nos systèmes de défense et n’avançons pas beaucoup dans
notre connaissance de nous-mêmes.
La sexualité compulsive consiste
donc à se servir de la pulsion sexuelle pour évacuer ce monde gênant ;
mais par ailleurs une grande quantité d’énergie physique est perdue
(surtout pour les hommes par l'éjaculation), et en conséquence toute
l’énergie que nous aurions pu transmuter (élever en nous, donc
spiritualiser, accélérer en fréquence, pour construire le corps
spirituel) est perdue avec.
La sexualité compulsive est donc un
des principaux obstacles à l’évolution spirituelle. C'est une des
raisons qui ont poussé les religions à encadrer sévèrement et même
parfois diaboliser le sexe, pour amener les croyants à n'y pas consacrer
toute leur attention et toutes leurs énergies, au risque de freiner
leur maturation spirituelle.
Mais, quand on se trouve happé par le
désir sexuel dans cette quête sans fin et ce puits sans fond, où notre
âme risque de se trouver aspirée (et notre société favorise ce piège
sous couvert de liberté et d'évolution des moeurs), comment sortir de ce
mauvais pas?
La voie tantrique, lorsqu’elle est véritable
et non seulement une étiquette pour rendre plus honorable une simple
quête de plaisir sexuel et d'échanges de partenaires, offre un chemin
qui permet d’élever les énergies, sans avoir à les refouler ou les
combattre, et de les transmuter, précisément. S’en servir en les
intégrant. Incorporer le petit œuvre au Grand Œuvre pour le renforcer,
et non l’empêcher. Permettre que l’orgasme ne soit plus seulement vécu
comme une évacuation des énergies négatives, en se servant du partenaire
comme d'une poubelle pour accueillir et neutraliser notre mal vécu,
mais aussi et surtout permettre que cet orgasme soit un échange
d’énergies positives, capables de fortifier notre être spirituel.
On
peut remarquer que ces deux processus peuvent être vécus simultanément
et mélangés au cours d'une même étreinte, dans des proportions diverses.
Pour
que l'orgasme ouvre à une véritable extase, permette l'ouverture de la
couronne en grand, ne se cantonne pas au rôle d'élimination, il faut
déjà pouvoir avoir travaillé sur le négatif, par quelque forme de
méditation, de chi kung, ou toute autre travail, comme la bio énergie de
Lowen, Reich, le yoga, pour affronter (donc ressentir, accueillir et
transformer par l’énergie lumineuse de la conscience) les émotions
négatives, sans avoir à évacuer l’énergie sexuelle. Cela peut aussi se
produire de façon spontanée en dehors de tout travail préalable.
Il
n’y a pas d’énergie sexuelle d’ailleurs en réalité, il y a une énergie,
appelée souvent Qi, Chi, prana ou kundalini (qui peut revêtir de
nombreuses formes et fréquences, l’apparence d’éléments différents,
comme l’eau, le feu, etc.) et qui change de vibration et donc de
fonction physique, émotionnelle ou psychologique selon l’endroit du
corps où elle s’accumule et s’exprime. Naturellement cette explication
est simplifiée : la complexité des interactions et modalités réelles des
corps énergétiques est inouïe, et non sans doute explicable ni connue
en totalité.
La méthode taoïste, telle qu'enseignée par Mantak
Chia par exemple, permet la refonte et la transmutation des émotions
négatives, la libération des engrammes et la cicatrisation des blessures
émotionnelles anciennes. C’est celle que je préconise puisque je la
connais, l’ayant pratiquée depuis plus de 20 ans, mais il y en a
d’autres, comme je l’ai dit.
Une fois davantage ancré dans
notre positivité, ayant éliminé les zones d'ombre, nous sommes à même
de mieux percevoir les échanges énergétiques subtils entre le yin et le
yang, (entre l’homme et la femme), d'une façon plus pure et plus claire,
et surtout comme un moyen de se recharger et non de s’épuiser
physiquement.
Et surtout, ce faisant, l’énergie peut acquérir un
potentiel suffisant pour englober l’être entier, cœur et couronne
inclus, de façon à ce que l’orgasme ne soit pas centré dans la zone
génitale, mais global, à un niveau plus intérieur, moins relié à la
matérialité, plus proche de l'âme, au niveau du cœur et/ou du troisième
œil, ouvrant ainsi des perspectives extatiques de communion et de
guérison entièrement différentes de ce qu’on peut ressentir lors de la
sexualité pratiquée de façon exotérique.