samedi 30 mars 2013

L'IMAGE DANS LE MIROIR ET LE SOI VÉRITABLE


Quand les autres vous définissent, ils ne vous limitent que dans la mesure où vous vous identifiez à ce qu’ils disent de vous.
Si leur image de vous est négative, c’est que leur ombre les empêche de voir votre lumière.
Eckhart Tolle a dit : « Ne vous préoccupez pas de la façon dont les autres vous définissent. Quand ils le font, ils se limitent eux-mêmes. C’est donc leur problème. » Nous le savons, instinctivement, mais alors pourquoi sommes nous blessés lorsque les autres nous renvoient une image dévalorisante ?

Nous recherchons ce miroir que tend l’autre, car c'est un merveilleux piège émotionnel pour l'ego : il aime s'identifier aux images avantageuses qui le font paraître pour plus que ce qu’il est. Mais ce faisant il passe son cou dans la guillotine, car à vouloir vivre ainsi par procuration dans le miroir, il se rend vulnérable et dépendant, et lorsque l'autre nous définit par la négative, l'identification à l'image reflétée par l'autre devient mortifère.
L’être véritable se passe d'identification : il n'a pas besoin d'image de lui-même pour se définir : il EST.
Celui qui recherche la preuve de son existence dans le regard d'autrui ne s'est pas encore trouvé lui-même.

MAIS OÙ EST L’ÊTRE VÉRITABLE ?

La Substantifique Substance de l’Âme, le Soi, le Principe est là tout proche.
Il est au Centre du centre du monde.
Au Centre du centre du cercle que nous sommes.
Nul besoin de volonté pour le trouver.
Nul besoin d’effort : il ne se révèle qu’au plus profond de l’Abandon.

Nulle peur à avoir, et nul désir de poursuite n’est nécessaire pour le trouver : au contraire toute hâte, toute crispation en retient la floraison.
Il n'y a rien à faire en réalité que de réaliser qu’il est déjà là, en germe.
Présent en un minuscule point au centre du Centre.
Si minuscule que nous ne le voyons pas.

Toutes pensées qui passent, toutes émotions qui se lèvent sont comme les nuages dans le ciel : sans réalité ; et seule l’illusion nous permet de croire en ce qu’ils suggèrent.
Mais ces voiles nous cachent le point infinitésimal, dans lequel réside le Tout.
Ne portons pas de jugements sur nous-mêmes, ne regardons pas notre image à travers les yeux des autres, ce n’est qu’une façon de ne pas être.
N’intervenons pas sur ce qui n’a pas de réalité, ce serait poursuivre le vent.
Tout disparaît à chaque instant et reparaît tout neuf, jamais mort et jamais né.
Dans l’intervalle entre ces deux instants, l’éternité est contenue.

La quête même du bonheur est ce qui nous empêche de le trouver car cette quête commence par l’oubli que le bonheur est déjà là, et qu’il n’a pas à être cherché.
Il n’y a pas de choses bonnes ou mauvaises en soi, il n’y a que la poursuite d’images gratifiantes et fuite d’images dévalorisantes sans aucune réalité.
L’une procède du désir, l’autre de la peur, les deux sont illusoires.
À poursuivre ainsi quelque chose qui n’existe pas, on s’épuise et ne trouve aucun réconfort, car on oublie de regarder ce qui EST et qui réside au fond de nous de toute éternité.
Qui ne peut mourir car cela est sans début, sans fin, sans forme et sans limite.

Lorsque la Joie apparaît, c’est que le Centre est vu et qu’il va éclore et commencer de rayonner : personnel, inaliénable, indépendant de toute chose.
C’est la fin de la quête illusoire.

Tom Raggs