mardi 21 janvier 2014

Le train des pensées

L'intervalle entre deux pensées, ce moment de vide est semblable à l'éveil, mais il est si court et nous sommes si distraits que nous ne le voyons pas passer.
Mais pendant la méditation (et c'est à ça qu'elle sert) ce moment est aperçu, puis il devient progressivement plus long. 
C’est l'apprentissage du silence.

La pensée est comme un train qui défile dans notre paysage intérieur, entre deux wagons nous discernons le paysage un court instant... puis au cours du temps, tandis qu'on pratique l'observation silencieuse, le train se ralentit, l'instant de vide devient plus long, mais ce n'est que lorsque le train est passé, le mental totalement au repos, que notre vision peut scruter la profondeur de l'espace qui était caché par le train. 
Alors nous voyons la nature de l'esprit : une vacuité consciente d'elle-même. 
Ce qui advient dans cette vacuité n'appartient plus au domaine mental, qui est au repos, mais au domaine spirituel.
Restant dans ce vide sans le fuir, sans aucun mouvement, alors peut se produire 'ce qui n'a pas de cause' comme disait Krishnamurti.
D'après mon ressenti, cela est une sorte d'explosion d'énergie (Yahvé signifie explosion, souffle créateur, je crois en hébreu, on n'est pas très loin de la notion de Chi des chinois), le divin se manifeste en nous par l'irruption d'une sorte de fontaine d'énergie, une énergie particulière, de qualité ignée, une Source de feu, qui se répand dans tous les chakras et provoque une transmutation progressive des énergies stagnantes, viciées, inférieures.
C’est le sens je pense de ces paroles attribuées à Jésus : "Je suis venu afin que vous ayez la vie et la vie en abondance" (Jean 10 : 10.)
C’est une source de vitalité autant physique que mentale, émotionnelle, spirituelle.
Il ne s'agit donc pas d'une métaphore de quelque chose de nébuleux ou théorique. 
C’est réel et perceptible corporellement.

Cette énergie vibre tellement vite, qu'elle est parfois pénible à endurer, mais ça vaut le coup de le faire, car c'est Elle qui par la suite résout tout problème que nous pourrions rencontrer à notre place, éliminant la peur de se tromper, la culpabilité, et toute chose qui n'a plus lieu d'être puisqu'on n'agit plus de par sa propre initiative. Il n'y a plus non plus d'orgueil étant donné la conscience que les pouvoirs, les possibilités ne viennent pas de nous mais de cette énergie. 

Tout ce que nous avons à faire est de l'accueillir. 
Et pour cela apprendre à calmer le mental et l'émotionnel dits 'inférieurs' (en rapport avec sa propre personne, d'où cette hantise de combat contre l'ego, qui n'est qu'une vaste incompréhension de la nature vibratoire, statistique et temporelle des phénomènes en cause)...

On apprend donc à entrer dans cet espace non mental, appelé parfois 'non moi', 'non dualité' (car le mental voit tout au travers de cette dualité qui est sa structure et sa constitution même). Cet espace qui nous constitue est perçu par la conscience mentale comme silence. Mais il s'y passe en réalité des choses !
On appelle cela aussi 'non agir' car il n'y a plus de décision personnelle dans nos actes. Nous vivons entièrement de la même façon que lorsqu’une douleur intense commande nos mouvements (ce que nous appelons 'réflexes').
En réalité les réflexes sont des mesures de protection commandés par le Principe qui va plus vite que le mental et même que la perception de la douleur. Le Principe, en certains cas, agit même AVANT que le danger ne se présente, ce qui prouve bien qu'il ne s'agit pas d'une réaction de l'organisme-esprit mais d'une instance extérieure omnisciente (ou intérieure, notre 'subconscient' -selon Joseph Murphy- ou 'surmental' -comme disait Aurobindo-)...

Lorsque le Principe nous imbibe nous imprègne suffisamment, toute action est vécue sur ce mode 'réflexe' mais nous n'avons plus besoin de la présence de la douleur ou du danger pour nous y connecter et le laisser diriger nos actes et nos pensées...
cela dérange peut-être l'explication 'scientiste' de ce que sont les réflexes, explication qui n'a pour résultat principal que de nier, à mon avis, la conception initiatique du jeu des plans d'existence et d'énergie -et pour cause: comme c'est du domaine de l'irrationnel et de l'improuvable, la pensée scientifique considère ceci comme inexistant, étant assujettie à sa propre façon de fonctionner, et propose à la place une explication matérialiste-. Je connais cette explication scientifique pour avoir fait des études de sciences naturelles. Il est postulé que le circuit nerveux n’a pas le temps de remonter au cerveau et opère directement depuis la moelle épinière ! Admettons que cela soit le cas : n’est ce pas une façon de reconnaître, en noyant le poisson, qu’un processus inconnu est à l’œuvre et commande directement l’action depuis un chakra inférieur ? L’explication scientifique n’explique rien à mon avis.

Le fait de constater dans sa propre vie l'action de cette énergie qui vous sauve la vie, non seulement par des gestes réflexes mais par des intuitions irrésistibles incluant un grand nombre des gestes coordonnés, sans que vous ayez rien à faire pour ça que de remercier, n'est-elle pas une preuve suffisante ? "Ils ont des yeux mais ne voient pas, des oreilles et n'entendent pas", etc.

Tout ce qu'il y a à faire donc : cesser de vouloir contrôler tout.
Le contrôle compulsif et obsessionnel est juste un manque de foi.
Lorsqu’on a compris que l'Abandon à la direction du divin en nous nous rends plus efficaces, et plus nous-mêmes, alors que nous acceptons de ne plus être (paradoxe toujours, effet inversé), nous n'avons plus de difficulté à nous confier à la direction du Principe, quelque soient les directions qu'il veut nous faire prendre, car alors nous somme assurés au plus profond de nous, que cela est le meilleur qui puisse nous arriver.

3 commentaires:

  1. Tu parlerais de l'ange guardien chrétien classique qui s'occupe de ta survie et te conseille pour prendre des décisions, cette conscience immanente que chacun porte en soi proposé par la religion judéo chrétienne, le "c'était écrit" des musulmans ou encore ce soleil intérieur Surya et les chakras, le Qi chinois ou encore du système lymphatique ... L’intervalle de la méditation qui est la porteTout cela corobore le fait que nous sommes perpétuellement à la recherche d'une explication ... et qu'il nous faudrait arrêter de se questionner pour atteindre l'éveil ? ...
    Je ne pense pas

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    1. "… qu'il nous faudrait arrêter de se questionner pour atteindre l'éveil", ce n'est pas tout à fait cela, c'est de comprendre que l'éveil ne se trouve pas en tant que réponse à des questions, ni même à une volonté, à fortiori un désir.
      C’est plutôt le fruit d'un long cheminement, pendant lequel nous avons tout lieu et loisir de continuer à nous questionner.
      Seulement il se trouve que lorsque l'on trouve des réponses intérieures du type 'lumière spirituelle', les questions trouvent leur réponses et tombent d'elles-mêmes, ou se transforment en d'autres questions plus appropriées à la situation.
      Pour ma part connaitre la Source (ce que moi j’appelle la Source dans ma propre expérience, et qui n’a peut-être rien à voir avec ce qui est évoqué chez le citoyen lambda par l’audition de ce mot) et m'en délecter est supérieur à tous points de vue au fait de continuer une quête intellectuelle qui est forcément vouée à l'échec, on le sait, pour maintes raisons : inaptitude de la pensée discursive à comprendre le monde, le divin, temps qui manque pour mener à bien de telles études quand on arrive à un âge où il faut faire des choix de priorités sur ce qui est vraiment utile ou pas, etc.
      Je continue cependant d'utiliser mon mental avec délice ! mais plutôt dans le sens centrifuge que centripète, pour expliciter les bienfaits de la Réponse et non pas pour la glaner à l'extérieur, d'où je sais pertinemment qu'elle ne pourra jamais venir...
      Cela m’amène à avoir des attitudes qui ne sont pas comprises, envers la recherche scientifique, envers les dogmes religieux erronés, etc. Non pas que ces choses soient forcément entièrement mauvaises en soi mais parce que les gens y cherchent des réponses qui ne s’y trouvent pas.
      Mais d’autre part connaître la Source, la reconnaître comme étant La Chose, le Nectar sacré, demande d’avoir une sacrée pratique et une observation intérieure affinée, tant au niveau du ressenti direct que de l’observation des résultats opérés par ce type d’énergie.
      Et ça demande aussi quelques efforts de conduite, car si on génère des énergies contraires par mauvaise alimentation, intoxications, mauvaise gestion sexuelle, manque de discipline, goût immodéré pour les distractions futiles, les émotions inférieures, etc., cela fait obstacle à l’éclosion de la sainte énergie, -d’où toutes les simagrées des religions qui veulent attirer l’attention sur ce fait que sans conduite vertueuse, le divin nous boude !-

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  2. Ce que tu décris je l'ai expérimenté. Mais l'Eveil est impossible à décrire. L'approche intellectuelle de la description de l'Eveil peut être une compassion, à fin de guider les autres, ou un appel pour briser la solitude de la pratique. Plus on se rapproche de l'Eveil et plus sa définition demande étude et hauteur intellectuelle. Certains maître ne parle plus.

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