jeudi 20 février 2014

Tabula Smaragdina

La question de la dualité se rapporte à la qualité de la conscience plutôt qu'à une réalité extérieure. 
Pour résumer très grossièrement: si nous pouvons produire en nous de l'énergie 'Amour' (énergie spirituelle dite de compassion, qualité énergétique ignée de vibration rapide), nous générons un état de conscience Unitaire.
Si nous ne générons au contraire que de la peur, ou plus de peur que d'amour nous produisons un état de conscience duel (moi contre les autres, ou les autres contre moi, moi isolé du monde et ressenti comme une entité séparée du reste). 
Cette question est très embrouillée pour beaucoup et difficile à expliquer, il faut un certain nombre de prérequis, notamment sur la structure du monde/structure énergétique qui régit l'ensemble du monde manifesté et non manifesté.

Pour schématiser : le monde non manifesté (monde spirituel subtil incluant les diverses strates de l’astral et les plans supérieurs dits ‘spirituels’, causal, etc., ensemble de notions qu’on peut rapporter au ‘monde des idées’ évoqué par Platon dans sa métaphore bien connue de ‘la caverne’) est par essence unitaire.

Le monde manifesté, du fait de l'existence matérielle (considérée par les spiritualistes comme une projection dense du monde spirituel (« Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut. » Hermès Trismégiste – Table d’émeraude) est basé sur la dualité, aussi appelée ‘polarité’ : nord sud, chaud froid, bien mal, etc. Cette polarité est structurelle et ne peut être évitée, puisqu’elle est la condition même de la manifestation.

Dans cette dichotomie entre le haut et le bas on peut aussi dire que ce qui est en haut participe d’un monde non duel et ce qui est en bas d’un monde duel, étant entendu que pour la conscience éveillée la connaissance du non-duel permet de constater et considérer que la dualité apparente du monde n’est pas son état réel et profond, ce qui se traduit souvent par la qualification d’illusion (la notion de Maya des hindouistes-bouddhistes).

L’Homme par sa position centrale, ayant les pieds sur terre et la tête dans les étoiles, participe donc à la fois d’un monde duel (par son existence matérielle qu’il ressent nettement comme séparée puisque son corps physique l’est) et d’un monde unitaire (par son existence spirituelle qu’ils ressent comme non séparée, puisque son âme est reliée à tout –au monde physique par le biais de son corps, et au monde psychique par ses sens, ses perceptions intérieures).

Toute la question du travail spirituel est donc de faire un travail énergétique qui puisse permettre d'améliorer sa 'vibration' (entendre la qualité ‘unitaire’ de sa propre énergie).
Ce travail dit ‘spirituel’, dit ‘cheminement sur le Sentier’, passe par le dépassement de l’ego (la compréhension du fait que l'identification à l'ego est illusoire, et non sa 'mise à mort' comme on entend dire parfois, ce qui prête à confusion) et de la perception uniquement mentale de soi et du monde dans laquelle l’éducation et le conditionnement social nous ont enfermés.

La méditation, les techniques énergétiques, mènent ainsi à un affinement de la perception et une maîtrise accrue de la faculté d’attention non dirigée et non mentale.
L'apprivoisement du Vide mental, observation de ce qui se passe dans ce vide, est la condition favorisant la prise de conscience de ce qu’on appelle Ombre (émotions refoulées, engrammées, dites parfois mémoires cellulaires, structure réactive du faux-moi, ego ou systèmes de défenses, les 'gardiens du seuil').
Le travail énergétique, par affinement de la qualité vibratoire et de la puissance de l’énergie interne, nettoie tous ces blocs d'énergie stagnants...
Il y a un grand nombre de méthodes de méditation et de travail énergétique. Le Chi Kung, le Reiki, les différents Yoga, visent tous à l’éveil de la Kundalini, le serpent lové à la base de la colonne vertébrale, et qui est une métaphore du travail avec la force sexuelle.

La conservation de l'énergie sexuelle et sa redirection vers l'intérieur est une des clés essentielles du travail intérieur, car (surtout pour les hommes) une bonne partie de l’énergie spirituelle est perdue par l’orgasme génital et il n’en reste jamais assez pour faire un travail intérieur significatif. Il ne s’agit pas de proscrire tout plaisir (c’est le contraire qui se produit : par la maîtrise intérieure des énergies le plaisir sexuel et dans tous les autres domaines de la vie sont amplifiés).
Cette énergie est la matière de base, la matière première du Grand Œuvre alchimique, qui, de plus en plus raffinée, ayant une fréquence vibratoire de plus en plus rapide, nous permet d’amener la conscience dans des régions plus subtiles, cette fameuse conscience Unitaire, et d’opérer des travaux dans ces régions.

Cela peut se faire en dehors de toute compréhension mentale des phénomènes. Chez la plupart des humains dits ‘profanes’, une vie Vertueuse permet d'accéder au Royaume, simplement ils ignorent s'y trouver, ou appellent la félicité ressentie d'un autre nom, et même lui attribuent d'autres causes que spirituelles -et c'est vrai que rien n'est purement spirituel pour un humain incarné ! (Et ces vertueux ignorants ignorent à fortiori toute conceptualisation des processus en œuvre, pouvant même aller jusqu'à nier toute notion religieuse et même spirituelle qu'ils qualifient d'irrationnelles, illusoires, imaginations, etc.)

Mais l’Initié par contre développe, parallèlement au Travail Réel Spirituel, par l’étude des Traditions ésotériques, hermétiques, une compréhension mentale des phénomènes. Cela lui permet de poser des diagnostics sur ce qu’il vit, concevoir une vision théorique de son propre cheminement, et donc de poser également des jalons, persévérer dans les passages douloureux -travail au noir- qui semblent interminables, décourageants, allant jusqu'à faire douter du Chemin. Aussi de prendre des décisions adéquates en ce qui concerne la suite de ce chemin.

Car l’Éveil n’est pas un point d’arrivée ni l’Illumination un état stable ni définitif. Tout reste toujours à conquérir, et ‘Ici et Maintenant’ sont le lieu et le temps pour le faire ; tout ce qui serait figé et immuable serait mort, entropique.
La Vie est un mouvement qui commence perpétuellement, elle est l’Ordre supérieur, solution ultime et idéale à l’entropie du monde matériel manifesté qu’elle a paradoxalement engendré.
 


Photo : Tabula Smaragdina
(tirée du site http://cosmobranche.free.fr/MythesSocietesSecretes.htm)

 

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