lundi 16 décembre 2013

Fin du jour & fin de l’année




Un jour, au printemps 77, je dormais sur la plage de Calvi, et je me suis réveillé vers quatre ou cinq heures, pour voir le lever du soleil… En extase, j'ai admiré le ciel rougeoyant comme une orange sanguine… et me suis rendormi comblé par tant de beauté… 

Beaucoup plus tard, lors d'une période difficile, j’ai appris à aimer aussi les couchers de soleil, ce lent naufrage de l’astre de vie qui s’enfonce derrière l’horizon, et nous laisse en face de notre finitude, avec une sorte de nostalgie… 
Il me disait, avant de s’éclipser : "tu vois rien ne dure, et ta douleur ne durera pas, elle non plus"…
Tristesse ? Mais quelle beauté aussi dans cette petite mort du jour ! 

C'est ce que la nature nous dit tous les soirs : la fin est aussi belle que le début. 
Mais écoutons-nous la nature ? 
Il y a bien sûr de la peine, dans la vie : c’est le monde de la matière qui est ainsi.
L'eau est tristesse des cascades, mais aussi calme des grands lacs, impermanence.
En somme la paix, c'est de ne plus agiter l'eau !

Bientôt la fin de l'année : le solstice d’hiver, celui qu’on n’aime pas trop non plus : le soleil va rester pendant trois jours immobile, agonisant...
Va-t-il mourir ainsi, 'the Sun God', sur la constellation de la Croix, avec les trois rois mages d’Orion, alignés sur l’étoile du berger Sirius? 

Ou va-t-il renaître, le 25 décembre, et ressusciter, 'the Son of God', sous la constellation de la Vierge, et les jours recommencer à rallonger, comme on l’espère ?
Est-ce pour cela que les gens s’étourdissent de fausses lumières, de cadeaux et de chocolats... et s’enguirlandent le cœur pour n’en point voir la tristesse et l’anxiété ?

(Photo : "Soleil couchant sur les marais salants", Ile de Ré, par Norbert Faureau)

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