jeudi 5 décembre 2013

Pégase

Dans l'improvisation musicale ou poétique, par oral et même dans une certaine mesure par écrit pour peu que les techniques soient suffisamment maîtrisées, et cette remarque est applicable aussi à tout comportement spontané, j'avais remarqué depuis longtemps la finesse incomparable de ce qui est agit, envoyé, 'à cheval sur Pegaze'.
Vouloir le refaire de façon volontaire est presque impossible, ou demande un dur labeur, même si techniquement cela semble à notre portée, puisque cela est venu spontanément.
Pou
rquoi ?
C'est que le lâcher prise qui préside à l'inspiration, permet à l'Esprit de synchroniser lui même tous les micromouvements nécessaire à sa propre expression avec une divine précision et perfection. Lorsque la volonté personnelle de ce qu'on pourrait par conséquent appeler l'ego entre en jeu et prétend prendre les commandes de l'être que nous sommes, on peut mesurer à quel point celle-ci est gourde, inefficace, incapable de produire une coordination entre plusieurs choses, etc.
C'est que le cheval Pégaze est furtif, et qu'il n'a pas de rennes, et qu'il y a des milliards de milliards de 'Pégaze' dans les écuries du Ciel.

Il faut, pour rester inspiré, laisser partir l'ancien et monter un cheval nouveau à chaque élan créatif.

4 commentaires:

  1. Oui, tout à fait... c'est ce que Lao Tseu appelle, je pense "le non-agir" ce type d'action qui dépasse le mental, et toute la structure individuelle (enfermée). Maintenant pour vivre ce ci en permanence, je pense qu'il faut être dans "la conscience de Dieu", d'avoir le sentiment de cette présence en soi qui nous laisse dans un lâcher-prise permanent... Merci pour ce texte... :)

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    1. oui le non agir, qui n'est pas ne rien faire, mais laisser l'action se produire d'elle-même sans rien faire pour la modifier ou la diriger d'une quelconque façon.
      j'ai une théorie là-dessus. ce qu'on appelle les 'réflexes' n'est que la prise en charge de l'action par l'énergie divine, par le niveau non volontaire de l'être. on le voit bien quand on se brûle ou laisse tomber un objet que l'on rattrape sans l'avoir décidé.
      ce niveau 'réflexe' est du pur non-agir.
      je pense que l'éveil est de rester constamment dans cet état. quand on s'y trouve on voit bien qu'il porte bien son nom de libération : on n'est plus contraint à aucune volonté, le courage, la pertinence, l'efficacité de nos actes ne dépendent plus de nous... quel bonheur et quel repos, au coeur de l'action !

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    2. c'est bien parce que le musicien ou le poète pour 'être bon' doit être possédé par l'énergie divine, que l'inspiration et l'improvisation sont un tel plaisir ineffable. une réelle jouissance intense, qui justifie que l'on affronte toutes les angoisses pour arriver jusque là ! affronter la peur du rejet, la peur du vide, la peur de ne pas pouvoir, la peur de ceci, la peur de cela. une fois tout cela surmonté, ne reste plus que l'Art !

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