vendredi 13 décembre 2013

♫♪♫♪ Il est Liiiiibre Masque ... ♫♪♫♪



Celui qui connait sa nature véritable n'a plus besoin de se cacher derrière son masque, mais il n'a pas pour autant besoin de l'enlever (il serait du reste bien en peine de le faire), car tous ceux qui le prennent pour ce masque en ont besoin, ne connaissant pas leur propre nature, et donc ne pouvant pas non plus la voir en autrui.
La rage de vouloir 'détruire son ego' est le fait de personnes abusées par les métaphores de l'advaïta et des théories néo-advaïtistes à la mode dans le New Age...
On retrouve tous les concepts de Eckart Tolle dans Krisnamurti, lequel les avait pris dans le bouddhisme Ch'an. (Ceci dit cela n’ôte rien à la valeur de ces enseignements, qui ont cette fabuleuse propension à épouser à merveille le ressenti de celui qui s'éveille, et qui peut donc en éprouver et constater la vérité depuis sa propre expérience.)
Mais les vivre est aussi ce qui permet de ne pas être trompé par les métaphores et poursuivre des chimères irréelle.
Tant que nous avons un corps, nous avons besoin d'un ego pour en prendre soin et le défendre au niveau matériel de l'existence.

Se libérer de l'ego n'est pas le tuer ou le perdre, c'est cesser d'en être victime, à cause de l'identification enfantine qui consiste à croire dans la substantialité ontologique des apparences physiques et des circonstances et pérégrinations de notre être et personnalité matériels.
Cette illusion une fois dépassée, l'ego n'est plus vécu sur le même mode sérieux qu'auparavant.
Jouer avec son masque devient un jeu et un art, et incarner ainsi un personnage qu'on sait ne pas être est un régal, car qui peut détruire quelqu'un qui n'existe pas ?
Ainsi la peur est absente et il ne reste que la joie au profond, même si tristesse ou tensions inévitables rôdent toujours à la surface des apparences ; nous ne sommes plus identifiés à l'apparence et le regard porte vers la profondeur comme des rayons X. Car le degré de réalité va croissant avec le niveau de profondeur de la perception/conscience; ainsi la tristesse est éphémère, mortelle, mais la joie ne l'est pas.

Et parfois on se grise de cette liberté retrouvée et on en joue trop, et  à force de jouer, on peut finir par se faire piéger, oublier l'essence et être aveuglé de nouveau par l'apparence.
Mais quelque chose a changé : avec l'avancée de la 'réalisation', la sanction tombe de plus en plus rapidement, si on a le malheur de se prendre au jeu, donc de se rendormir au niveau du masque et d'oublier de voir le réel derrière le masque, le feu dans son creuset de terre...

Ces retours, ces régressions de conscience sont donc nécessaires afin d'ancrer la Présence de plus en plus, jusqu'au moment où elle ne nous quitte un seul instant.
Car la Présence ne disparait jamais, en réalité, c'est juste que la conscience se laisse happer par le superficiel, et porte la direction du regard vers l'extérieur, oubliant sa propre nature essentielle. Comment est-ce possible? C'est comme un acteur qui s'oublie le temps d'incarner un personnage. La vérité ne cesse pas d'exister, mais la conscience l'ignore pour les besoins de ses activités (ici être quelqu'un d'autre).
Ces régressions seraient nécessaires et ce que j'appelle des 'révisions', car nous oublions (et les couches très profondes de la psyché n'ont pas encore intégré) la lumière de l'être, étant seulement mémoire et restées en partie dans une vieille illusion.

Retourner dans le passé, pour le réactualiser à la lumière de l'état présent, équivaut à y mettre un bon coup de nettoyage, d'où la rechute provisoire en mode « c'est moi qui »...  Mais non banane c'est plus toi, combien de fois va-t-on devoir te le rappeler ! 
Le Vieil Homme, ramassis des guenilles du passé, le vieux moi, ne peut prendre connaissance des compréhensions qui ont lieu en dehors de lui, mais il se fait de plus en plus rare et amnésique; il est comme des morceaux de personnalité dissociés qui vont en s’étiolant, un reste des multiples facettes contradictoires de l'ego identifié à ses souvenirs.

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