"Le trouble, l’angoisse, les malaises existentiels, la souffrance, la maladie, la proximité de la mort sont voies royales vers la sagesse", me disait récemment un ami. Ce à quoi j’ai répondu :
Oui : c’est quand il n'y a plus d'échappatoire que le
plus simple se produit, que la grâce apparait.
Non pas parce que nous faisons quelque chose de spécial
pour, mais au contraire parce que nous ne faisons plus rien pour l’empêcher.
Ainsi, ce qui est dramatique dans la vie, c’est de constater
(mais c'est peut-être dans l'ordre des choses), qu'on attend bien souvent d'y
être contraint pour s'abandonner au Principe.
Tant que des petits plaisirs sont possibles, tant que des
distractions demeurent à portée du mental ou des sens, l’on s’y précipite par faiblesse,
par habitude, par ignorance.
Et cela tend à nous faire dévier de cette voie si simple, la
voie où les choses se font en dehors de toute volonté, ce qui les rend si
belles et si pures, inaltérables, inaliénables.
Car ce qui n’est pas ‘fait’ ne
peut être défait.
Lorsque nous reposons en ce fond de l'être, nous avons
réalisé l'Alpha et l'Omega, et le reste suivra, le reste est secondaire...
Mais pourquoi en est-il ainsi ? Et pourquoi ce refus ?
N'est-ce pas à cause du fait que nous avons une vision
erronée de notre vrai bien ?
Que nous confondons le bonheur ineffable de l’Abandon à la
grâce (inconnu de nous, ou plutôt non vu, non reconnu comme vraie nature
profonde de l’esprit), avec la passivité routinière de plaisirs frelatés qui
nous sont, eux, connus et que nous désirons inlassablement reproduire ?
J'ai découvert cet 'espace de non-moi' lors d'une épreuve
douloureuse, il y a des années de cela, la séparation d’avec un être aimé.
Mon ‘moi’ était tellement en peine que je ne pouvais plus y
vivre, j'ai failli mourir de chagrin.
Mais paradoxalement cette douleur fut l’aiguillon
précieux qui a signé mes premiers pas sur le Sentier.
La douleur fut le guide, le voyant, l'alarme pour savoir à quel moment je sortais de l'espace du moi pour entrer dans l'état de grâce, où la paix devenait enfin possible, où la douleur cessait.
Car ce moi éphémère qui l'éprouve ne peut jamais pénétrer cet autre
espace lumineux.
C'est ce qu'on nomme je crois dans le bouddhisme 'prendre
refuge' : il s'agit réellement de faire un bivouac au dessus de la souffrance.
Et là, réellement on ne la sens plus, elle est transcendée.
Non, ce ne sont pas que des mots, c'est réel.
Oui !
RépondreSupprimerMerci Tom.
Salam.
Harti POLEM est un pseudonyme de ton ami Bouhlame.
RépondreSupprimerSalam de Bouhlame.
oui, je sais bien Harti, je n'ai pas oublié !
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