mardi 10 décembre 2013

Pensées sur l'éveil


Il est dit quelque part : 
« Celui qui voit, ce qui est vu et le fait de voir sont une seule et même chose », bien.
Aussi :
« Parler de la question de voir et de l'identité de celui qui voit est donc inutile », parfait.
« La question du ‘Qui voit’ sombre dans le vide d'où elle n'aurait jamais dû sortir », hum, ça donne cette impression !
Peut-on en déduire, alors, que parler de spiritualité est l'art de parler pour ne rien dire, mais sans dire (trop) de conneries ?
Question annexe : 
Si celui qui pose cette question n'est personne (de différent de Cela qui Est), Qui va y répondre ?

L'éveil n'est ni le but ni le point d'arrivée d'un quelconque chemin : c'est le début d'un processus qui en réalité n'a pas de fin. Ainsi je crois qu'on peut dire que même la ‘Réalisation’ (fait de vivre l'éveil totalement, au quotidien, ce qui est appelé parfois 'spiritualiser la matière') n'a pas non plus de fin, hormis l'accès à sa propre divinisation.
Mais si on parvient à cela, cessera-t-on pour autant de vivre, d'évoluer ? À l'évidence non, bien au contraire (bien qu'à ce niveau il n'y ait pas de dualité et donc par de contraire !).
Vivre c'est être, c'est autre chose que d'avoir un corps physique doté de propriétés organiques !
À ce titre bien des gens qui croient être vivants, ne sont pas encore nés vraiment !
Car il y a une première naissance en tant qu'être physique, et une deuxième en tant qu'être spirituel, conscient de son existence absolue...
On peut supposer que c'est ce qu'à voulu signifier Sartre en disant : 'L'Existence précède l'Essence'. Malheureusement, je crois que cette philosophie a été mal comprise, car elle tend à laisser croire que l'esprit surgit de la matière, ce qui n'est pas exact d'un point de vue du paradigme spiritualiste.
Enfin cela n'est pas d'une importance fondamentale, n’est-ce pas, tant qu'on ne croit pas que les mots et les théories peuvent circonscrire la vérité !

En somme la Réalisation n'est que l'acceptation du Vide, et la Libération nait de la conscience de ne pas être, car ainsi de fait on ne peut mourir non plus, et tout se dissous.
Ben : dissous, c'est pas cher pour une vérité d'un tel prix !

(Tableau : zayasaikhan sambuu)

7 commentaires:

  1. "La libération naît de la conscience de ne pas être."
    C'est cela que la pensée ne peut saisir, et sur quoi elle spécule sans fin.
    Cette conscience de ne pas être (du non-soi) est forcément "impersonnelle" puisqu'il n'y a plus de soi. Ou bien, se produit-elle à partir du , ou dans le soi ? Je n'ai jamais trouvé de textes bien clairs à ce sujet, qui ne peut être qu'une expérience intime de l'âme.
    (Je suis pas satisfait de mon propos!)
    Salam.

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    1. oui, cette conscience, qu'on pourrait définir comme la conscience profonde, ou celle de notre plan supérieur, est dégagée de toute identification aux formes, à nos souvenirs d'être en tant que personne séparée, etc.
      la réponse à la question de savoir si elle se produit ou non dans le soi est contenue dans la définition qu'on se donne du concept de 'soi'.
      qu'est ce que le 'soi' ? tout comme le reste c'est un concept sans existence réelle.
      si je dis le 'soi' est ce que je suis au profond, alors il s'agit du Principe lui-même dont tout découle et qui est la Substance intime de tout ce qui est. donc la libération vient de ça, et n'est que la vision immédiate de ce fait.
      si pour moi le soi est une forme de moi supérieur qui est mon âme en tant qu'entité différente des autres entités, peut-être en effet que je peux considérer que la libération est que ma conscience réintègre ce niveau de perception intérieure, intime, autant qu'extérieure.
      la question fondamentale de l'histoire, c'est de savoir si on est dans un processus d'identification ou non.
      quand on ne l'est pas, on ne le voit pas, puisque aucune différenciation ne se fait entre soi-même et l'expérience.
      si on est identifié, à un quelconque moi-ego, on ne le voit pas non plus. comment savoir alors ?
      si la joie est là, la paix, c'est là la réponse.
      si on possède cette réponse, aucun besoin de savoir autre chose, notamment d'où vient la libération, n'est utile ni ne se produit.
      maintenant ce qui arrive souvent, est que l'éveil n'est pas stabilisé, et qu'il reste des facteurs d'adhésion à des identifications. alors on entre dans l'impersonnel, y passe quelque temps, puis un événement non clarifié (donc mettant en oeuvre des élément de notre 'ombre') entre en jeu et on retombe à l'étage inférieur et perd momentanément la félicité.
      ces épisodes sont utiles, ils nous permettent d'avancer dans le nettoyage des soubassements de la personnalité.
      tant que tout ceci n'a pas été entièrement transpercé par la conscience comme par la lance de saint georges, cela restera des 'passerelles vers l'enfer', dont il s'agit non pas d'interdire l'entrée, mais au contraire d'entrer courageusement dedans pour voir où cela nous mène.
      ayant vu compris, intégré, assaini, ce coin ignoré de nous-mêmes, il cessera d'être un facteur d'identification, car le 'facteur identificatoire' est précisément l'ignorance de ce que cela est. ignorance de l'origine des affects émotionnels.
      la claire énergie du Principe dissipe tout ombre, et les démons sont ainsi expulsés. les phénomènes d'exorcisme ne sont pas autre chose que la libération d'affects violents, qui une fois expulsés et dissous par le fait de les vivre en conscience, cessent d'avoir le pouvoir de nous mener.

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    2. je relis mon comm, c'est embrouillé, faut que je le modifie, je le ferai un peu plus tard ...

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  2. Ce que je ressens sur le sujet, c'est que c'est que dans notre mouvement pour aller vers l'éveil ou la réalisation spirituelle, nous sommes un peu comme la vague qui essaie d'atteindre la lune et qui jamais ne l'atteindra... ce qui ne signifie pas que la vague ne doit pas s'élever, car notre mouvement est l'expression de notre désir d'ouvrir à des plans plus élevés de soi. C'est toute l'attitude du chevalier qui veut conquérir sa belle, et qui ne pourra jamais la conquérir parce que la belle est déjà "conquise", je pense qu'ici, à ce stade, le chevalier peut se détendre et laisser la belle venir à lui de par elle-même. En fait les réponses aux questions viennent d'elles-mêmes dans la conscience...
    Et il y peut y avoir (il y a) parfois certains mouvements du mental qui se pose des questions et qu'il n'y a pas lieu de bloquer d'ailleurs, mais qui sont comme des espèces de mouvements réflexe, des élimination de tensions... Voila en tous cas comment je ressens tout ceci... Car au final, pur en revenir à la vague et à la lune, celle-ci n'a pas véritablement besoin de se tendre vers la lune, il lui suffit de de la laisser en elle.

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  3. Rectification dernière phrase : La vague n'a pas besoin de s'élever vers la Lune, il lui suffit de la laisser se refléter en elle

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    1. pour rester dans la métaphore de la lune : en fait, la lune attire la vague, toutes les vagues, en provoquant les marées. la volonté d'élévation de la part de la vague n'est donc pas nécessaire en effet, puisque c'est sa nature d'être attirée par la lune.

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  4. Merci chers amis pour vos apports suite à mon commentaire.

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