samedi 30 novembre 2013

Mental et mémoire



La mémoire est mentale (le plan mental schématiquement est triple: souvenirs de sensations physiques, souvenirs d’émotions, souvenirs mentaux proprement dit).
Regarder sans le mental nous amène à expérimenter l'acuité du moment présent sans utilisation d'aucune référence ou interférence mémorielle, même à court terme.
La conscience non mentale, dite spirituelle, est la conscience sans mémoire (ici et maintenant dans l'instant) et sans jugement.
La mémoire est une sorte de réflexe conditionné que nous avons acquis pendant nos divers apprentissages, c'est une fonction naturelle de l'esprit, mais on ne nous a jamais appris qu'il faudrait pouvoir apprendre aussi à déconnecter cette fonction, sinon nous en devenons les esclaves... car hélas l'éducation ne vise pas à faire de nous des êtres humains intégrés, n'est-ce pas, seulement à nous adapter à la société !

Pour se déprogrammer, interrompre ces enchaînements réflexes, il faut le faire à partir du non mental: toute action mentale parait être une action mais ne l'est pas: ce n'est qu'une projection de souvenirs plus ou moins réarrangés. Pour interrompre le réflexe mental, il faut avoir déjà découvert la conscience non mentale !
C’est le chat qui se mord la queue et c'est pourquoi ce n'est pas évident.
Cependant par la pratique de l'attention continue, l'observation silencieuse de soi, on finit par identifier l'état adéquat et y demeurer de plus en plus longtemps. Ce qui fait qu'on a désormais le choix entre mentaliser et ne pas le faire. Et surtout, effectivement, on ne confond plus une 'volonté d'action-mentale-illusoire', avec une 'action-vision-non mentale-réelle', opérante donc.

Mais ce n’est pas si difficile que ça en réalité; c’est l’expliquer qui est compliqué.
Opérer une action ‘déprogrammante’ est simple. Il ne s’agit pas tant de combattre le réflexe (ce qui reviendrait à ajouter un nouveau réflexe par-dessus l’ancien, comme ces redirections de pages sur le net…) que de créer un ancrage de plus en plus solide dans le non-moi, et à partir de ce non-moi (conscience vide de l’instant) créer des nouveaux ‘scripts’ plus adapté à nos besoins présents.
Ainsi peu à peu les nouveaux réflexes que nous créons quotidiennement de cette façon volontaire remplaceront les anciens (créés involontairement par notre éducation, et les expériences de notre enfance). Et surtout ce nouveau réflexe : « demeure dans le non mental: il n’est pas utile de retourner voir dans le miroir mémoriel à quoi ressemble cette situation qui fait déjà partie du passé ».

Dès lors si nous choisissons de mentaliser, nous en avons la possibilité, mais nous pouvons aussi choisir de ne pas le faire.

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