vendredi 15 novembre 2013

La Colère

La colère est une phase de découverte de soi, la traversée d'une partie de l'ombre, il est donc positif de la contacter, elle est en lien avec l'essence qui fut bafouée à un moment donné de la vie. Cette colère ayant été occultée pour des raisons de survie, elle fut 'stockée' pour être affrontée plus tard. La difficulté est de ne pas mélanger cette colère ancienne qui se réactive souvent sous l'influence de situations présentes symboliques de la situation initiale ayant provoqué cette colère terrible, avec les déclencheurs actuels qui y renvoient et qui sont innocents (vos proches) et à qui donc, il ne faut pas la faire porter, ce qui pourrait être extrêmement destructif pour eux.

Essayer de savoir à quoi cette colère ramène n'est pas toujours aisé, car certains souvenirs comme des souvenirs intra-utérins, de la naissance ou des premiers mois ne sont, bien souvent, pas accompagnés d'images, ils sont seulement émotionnels.
Mais on peut savoir intuitivement en quoi consistent les blessures en observant le lien entre elles et la situation présente.

Il peut être utile de se réserver des plages de solitude et même d'isolement, en un lieu sécurisé, seul ou accompagné par professionnels, où on puisse s'autoriser à vivre sa colère, car il est très difficile de l'extirper sans y pénétrer profondément et donc, si elle est très violente, elle peut amener des extériorisations physiques telles que cris et gestes incontrôlables.
 La pratique d'un sport, d'un art, d'un travail corporel peut permettre de canaliser aussi la colère vers l'extérieur en l'investissant physiquement, au fur et à mesure qu'elle se manifeste.

La traversée de la colère et sa guérison nous met en lien avec notre vraie force. Une fois calmée, contrôlée et utilisée avec maîtrise. Elle est une partie de notre essence à laquelle nous avions dû renoncer pour nous conformer à ce que la vie semblait attendre de nous étant enfants.
Elle est possiblement aussi en lien avec des situations qui ne font pas partie de cette incarnation.
Cette traversée de la colère peut durer quelques jours, semaines, voire mois.

Les couches profondes de la colère sont souvent une terreur profonde en lien avec la possibilité de mourir.
Chaque nouvelle compréhension de situations est l'occasion de rectifier le faux moi illusoire, il convient de 'réécrire' ses souvenirs et ses idées sur soi-même, à la lumière de la nouvelle conscience de façon à redresser le mental au fur et à mesure que l'émotionnel se guérit. C'est cette opération qu'on appelle souvent improprement se 'dépouiller de l'ego'. Non pas 'tuer' l'ego (l'ego meurt de sa belle mort... ou reste bien vivant ! mais on ne le 'tue' pas...), pour ne plus avoir de moi, mais rétablir un moi conscient qui soit basé sur l'essence, dont cette 'rage' de vivre légitime, qu'il faut (ré)intégrer, à laquelle il faut s'habituer pour en faire une alliée, et non plus servir un faux moi en carton pâte, basé sur la peur dissimulée sous un masque mensonger destiné à 'tromper l'ennemi', hélas en se trompant aussi soi-même.

Pendant ce travail une partie de notre conscience reste spectatrice et neutre, ce qui fait qu'on peut en réalité mettre fin à cette connexion aux couches profondes à chaque instant, si la situation n'est pas propice à l'évacuation émotionnelle. C'est pourquoi il peut être si précieux de canaliser cela dans des circonstances propices, lorsque personne ne risque soit de prendre des éclats qui ne lui seraient pas destinés, soit de provoquer la réactivation du système de défense et le retour de la colère aux oubliettes (avec souvent pour résultat le retour aussi des somatisations qui étaient l'expression de cette colère s'exprimant par une maladie faute de pouvoir accéder à la conscience)...

Les signes infaillibles qu'on se trouve dans le vrai et non dans une illusion de guérison sont : la disparition des symptômes physiques de maladies, et la joie qui est tout de suite derrière les prises de conscience.


La pratique d'un art comme le chant ou la comédie peut être très bénéfique pour canaliser des émotions violentes d'une façon acceptable socialement... Beaucoup d'artistes sont de grands malades qui se soignent de cette façon, et les rappeurs me font à cet égard l'effet de colériques chroniques ! Mais il y a un danger toutefois à systématiser la colère ainsi, c'est de l'entretenir d'une façon artificielle, au lieu de la guérir. Le but n'est pas la colère, même si on en fait un gagne pain (ce qui comporte un danger pour soi et les autres), mais la guérison de celle-ci pour atteindre la joie dont elle bloque l'accès...

Chaque nouvelle libération d'affects anciens fait de la place nouvelle où l'on peut avantageusement accueillir 'la lumière' (la conscience), ce qui peut être douloureux comme lorsque le sang revient dans un membre qui était paralysé. Mais il y a parallèlement un sentiment de paix et de libération qui suit ces prises de conscience.

Dernier point important : ne pas confondre une légitime colère du présent (face à un manque de respect de sa personne par exemple, ou face aux injustices et horreurs du monde, colère sainte si on peut dire, même pour ce qui est de se défendre soi-même) avec une remontée de colère ancienne provoquée par la symbolique d'une situation (et dont le déclencheur actuel n'est pas responsable, dans ce cas)...

Il arrive aussi qu'une colère soit un mélange de présent et de passé : elle semble légitime au vu de la situation actuelle, alors qu'elle comporte une 'branche occulte' qui résonne douloureusement dans le passé et qui vient l'envenimer. C'est à nous, donc, de prêter attention à ces ramifications, d'en suivre les implications qui nous mènent sur le chemin de notre ombre, de façon à la clarifier pour faire la part des choses et avancer dans la connaissance de nous-mêmes.

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